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Franck Alexis : empathie, humilité et questionnement de soi

Franck Alexis Ecole Internationale du Spa

Nous avons interviewé Franck Alexis, enseignant à l’École Internationale du Spa. Auteur de plusieurs protocoles pour les spas en France, il voyage dans le monde entier afin de partager sa philosophie du bien-être. Ouvert et amical, Franck a la grande générosité de transmettre son savoir-faire aux élèves même en dehors des cours.

> Vous êtes un professionnel de niveau international, pourriez-vous dire quelques mots sur votre métier ?

Le massage pour moi est une véritable passion. Mon métier se décline en plusieurs facettes :

– la facette du praticien bien-être : masser des personnes que je reçois dans mon salon de massage ou à domicile ;

– le métier de professeur de massage : j’enseigne diverses techniques, dans des écoles, à travers le monde, et à Paris, à l’EIS;

– et la troisième facette : créer divers massages et soins du corps.

> Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

Au début j’ai choisi ce métier dans le cas d’une reconversion professionnelle, et c’est devenu par la suite une véritable passion. J’avais envie de partager, de faire en sorte que les clients, les personnes que je masse se sentent beaucoup mieux dans leur vie et cela grâce aux massages.

> Depuis combien de temps enseignez-vous à l’EIS ?

Cela va bientôt faire 8 ans, depuis 2010.

> Pourquoi avoir choisi l’EIS ?

C’est l’école dans laquelle j’ai fait mon cursus : ça a été une continuité, on m’a passé le relais. Tout a commencé avec le massage caribéen, ensuite on m’a proposé le massage californien, et au fur et à mesure on m’a proposé d’autres modules. J’ai accepté avec plaisir : j’avais déjà un pied à l’école, et j’ai pu finalement mettre les deux pieds.

> Etiez-vous le premier de classe ?

Même pas. Je n’ai pas du tout été le premier de ma promo, parce qu’au niveau des épreuves, il me semble que j’ai complètement raté 😉 Je pense avoir eu de bons résultats tout au long de l’année, mais à la fin, j’étais un peu fatigué.

> Présentez-nous les matières que vous enseignez ?

À l’EIS, j’enseigne plusieurs modules.

Tout d’abord, le massage californien, au niveau 1 et au niveau 2. C’est le massage du corps et de l’esprit, donc ce sont des protocoles de massage qui durent entre une heure à une heure et demie. C’est le massage le plus connu en France, le plus appris et le plus pratiqué. Le massage californien est fait pour les personnes stressées, qui sont en suractivité, et qui ont besoin d’une petite bulle de détente. Ce massage permet de les apaiser. Il y a une forte demande de la clientèle, donc les élèves qui font leurs parcours à l’EIS passent par ce massage obligatoirement.

J’enseigne ensuite le massage africain. C’est un massage de ma création. Pour élaborer ce protocole, je suis parti découvrir des techniques ancestrales dans les villages du Cameroun, dans des endroits que je connais en Afrique. J’ai rencontré des gens en utilisant bien sûr ma créativité. Je me suis inspiré en premier de ma grand-mère, parce qu’elle massait. Je voulais comprendre qu’est-ce qu’elle faisait exactement et quelle était son énergie dans ces massages. Je dirais que c’était une énergie tonique. Les personnes qui s’adressaient à elle, travaillaient longtemps debout et cherchaient donc une force pour passer leur semaine. C’est un massage qui est tonique et qui permet de rétablir l’énergie dans le corps. Il y a aussi un aspect musculaire, drainant, on se retrouve énergisé et tonifié à la fin du massage.

Finalement, je donne des cours sur le massage caribéen qui fut le thème de mon mémoire de fin d’année, quand j’étais à l’EIS. Ensuite, mon massage a été publié dans la presse professionnelle, et j’ai eu l’occasion de l’enseigner à travers le monde. C’est un massage musical. Par la musique on va prendre le rythme et le retranscrire à la personne massée. Les différents rythmes vont détendre la personne massée. En ce qui concerne le choix de l’accompagnement musical, il y a une musique qui est propre à ce massage. On peut apporter très peu de modifications : la musique fait partie du soin. Par exemple, il y a une musique d’introduction, une musique de conclusion, une musique pour des pétrissages, une musique pour des percussions, une musique pour des frictions, une musique pour des glissés, etc. La rythmique n’est plus seulement un accessoire mais elle fait vraiment partie du massage caribéen.

> Quel a été votre parcours professionnel pour accéder à ce métier ?

J’ai fait le cursus à l’EIS sur un an (le Parcours de la Main d’Or). Ensuite, je me suis formé sur d’autres modules pour compléter cette formation. Au cours de ma vie professionnelle, je suis parti de temps en temps découvrir des techniques que je ne connaissais pas. D’ailleurs, je continue à le faire, je n’arrête pas de me former. Je voyage beaucoup. Avant, c’était plutôt pour apprendre, maintenant, c’est plus pour enseigner.

Depuis trois ans maintenant, j’ai créé un salon de massage avec ma compagne. C’est un salon de bien-être, il se trouve dans le sud de la France. Avant cela, j’ai travaillé à Paris. J’ai travaillé pour de très grands spas, notamment, le spa Guerlain, aussi bien que pour des grands hôtels à Paris. J’ai travaillé aussi à domicile, ce qui m’a permis de constituer un portefeuille de clients important.

> Vous avez commencé comme un élève. Comment trouver sa première clientèle pour ses massages à domicile ?

Pour trouver la première clientèle, il faut bien axer sur sa communication, et sur ce qu’on peut apporter de plus. Comme je suis un homme, au départ, j’ai axé ma communication par rapport à la puissance du massage que je pouvais donner. J’ai fait beaucoup de massages sportifs au départ, ce qui m’a amené vers d’autres massages. Comme je suis issu du milieu sportif, j’ai tout de suite pu toucher les sportifs, ou d’anciens sportifs, des gens qui veulent des massages musculaires. De cette façon, j’ai pu travailler avec des clients qui ont besoin de massages appuyés. Comme j’ai fait du basket, les sportifs me font confiance. De cette façon, j’ai eu ma première clientèle.

> Décrivez-nous quelles sont vos principales satisfactions par rapport à votre métier ?

Il y en a énormément, je n’ai pas l’impression de travailler. C’est un plaisir, que ce soit de masser ou de recevoir un massage. Même si je travaille beaucoup, je passe toujours un bon moment. Même quand je suis fatigué, je comprends que c’est une bonne fatigue. Ma satisfaction est dans le fait de faire ce que j’ai envie de faire. Cela fait la différence, parce que j’ai choisi ce métier. En plus, je travaille à mon compte.

> Quelles sont des contraintes liées à votre métier ?

Ce sont principalement des contraintes de planning. On n’a pas de jours de repos fixes, je peux travailler un lundi comme je peux travailler un dimanche, il y a des journées où je finis à 23h, il y a d’autres, ou je commence à 8h. Comme je voyage beaucoup, il faut prévoir le temps pour les transports.

> Pour vous Franck Alexis, quelles sont les qualités nécessaires pour cette profession ?

Pour moi, la première qualité est l’empathie, c’est-à-dire, le fait de donner quelque chose, d’avoir le cœur ouvert, de ressentir les choses, écouter les personnes qui viennent nous voir. La deuxième qualité est l’humilité et la remise en question. Cela veut dire être toujours dans quelque chose où on apprend. On apprend des gens, on apprend des techniques, etc. Une fois qu’on a appris une technique, il faut des fois l’apprendre plus afin d’être au top. On peut visiter les congrès, les salons, retourner à l’école, on peut aussi voyager, acheter des vidéos, s’abonner à des magazines, bref, faire tout pour actualiser ses compétences.

> Quel conseil pourriez-vous donner à nos élèves pour accéder au métier de spa praticien ?

Le premier conseil est de travailler dur, de beaucoup apprendre et de beaucoup s’entrainer. C’est ainsi qu’on peut y arriver. Deuxième conseil est d’aimer ce que l’on fait. Si on n’aime pas, on ne peut pas durer dans ce métier. Troisième conseil c’est de ne pas oublier, même si on aime donner, l’aspect commercial. Il faut constamment aller chercher de nouveaux clients, se mettre en avant, faire de la publicité, etc…

Au départ, vous pouvez consacrer une heure par semaine à votre campagne publicitaire. Mon salon a un site internet. Après, je communique aussi sur les réseaux sociaux. Cela ne prend pas énormément de temps, c’est très régulier en fait.

> Comment voyez-vous votre métier dans 10 ans ?

Pour moi personnellement, je le vois toujours pareil. J’espère en tout cas avoir toujours la forme pour donner des massages d’aussi bonne qualité. J’espère développer d’autres massages, apprendre encore autre chose, mettre en place d’autres soins, d’autres protocoles.

Par rapport au métier en général, je pense que le massage va vraiment se développer, se démocratiser et se structurer. Je pense que le massage sera vu autrement dans 10 ans. Comme il y a 10 ans, c’était déjà vu autrement, maintenant nous avons un nouveau type de clients : ce sont des gens qui font appel à nos services. Dans 10 ans je pense que ça sera carrément un besoin, le massage ne sera plus une option. Je crois qu’en France nous pourrons atteindre le niveau du Canada, des États-Unis, de l’Allemagne où on fait appel à son masseur très régulièrement. Parce qu’on aura compris que cela fait partie de la santé et de l’hygiène de vie.

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